Les associations environnementales rejoignent le CO4R

Les associations environnementales ont annoncé ce mardi 8 octobre 2013 lors d’une conférence de presse leur retour au sein du CO4R (comité de réduction du risque requin à La Réunion). Ces dernières estiment que les méthodes de régulation des requins – étude ciguatera et projet Cap requins – ne tiennent pas la route et souhaitent désormais participer aux prises de décisions. Elles proposent notamment un nouveau système d’effarouchement acoustique des squales.

Source : www.ipreunion.com – Publié le 08/10/2013 à 10h25

Elles sont dix. Dix associations signataires* de la pétition « Stoppez le massacre des requins », qui a recueilli près de 16 000 signatures. Ce mardi 8 octobre, par la voix de Jean-Bernard Galvès, président de l’association Requins Intégration Réunion, elles ont voulu signifier leur intention de « réintervenir localement dans le débat ».

Un débat autour du risque requin duquel ces associations s’estiment exclues depuis des années par des manœuvres « d’intimidations ». « On n’accepte plus les menaces, on revient dans le débat et on n’utilisera tous les moyens que nous donne le droit », indique ainsi Jean-Bernard Galvès.

Les représentants de ces associations feront donc leur retour au sein du CO4R afin de faire entendre leur voix. « Si nous avions été présents au sein du CO4R, beaucoup de décisions n’auraient pas été prises car elles n’ont pas de fondement scientifique. Mais elles ont été prises sous la pression de surfeurs localistes, que j’appelle des surfistes, voire même des intégristes et des terroristes ! Ils ont réussi à bâillonner leurs opposants par la menace, mais ça suffit ! », lâche le président de Requins Intégration Réunion.

Mais malgré ce discours offensif, Jean-Bernard Galvès veut croire à un terrain d’entente :  » Nous tendons la main à toutes les personnes de bonne volonté, quel que soit leur bord. On n’a pas d’ennemi « , assure-t-il. Néanmoins, les associations environnementales s’opposent aux « méthodes de régulation que sont les programmes Ciguatera et Cap requins ».

« A Madagascar, 188 personnes ont été intoxiquées et 60 sont mortes après avoir consommé un seul requin bouledogue et 250 autres personnes ont été intoxiquées par un requin tigre, donc nous pensons que quel que soit le résultat de l’étude ciguatera, la commercialisation du requin ne sera jamais autorisée par le préfet », explique Jean-Bernard Galvès. « L’étude ciguatera ne tient pas la route si les requins circulent entre la Réunion et Madagascar, or on n’est pas à l’abri de manger un requin de Madagascar », poursuit-il, s’appuyant sur les résultats des récents marquages de squales.

Et l’homme ne croit pas plus aux drumlines prévues par le projet Cap requins en baie de Saint-Paul. « Tous les programmes de régulation ne tiennent pas la route. Ces méthodes ne visent qu’à diminuer la population de requins pour rendre les rencontres plus improbables, mais cela ne peut fonctionner qu’avec des requins sédentaires », souligne-t-il. « On en est là car l’objectif de certaines personnes n’est plus la sécurité mais de tuer des requins… », déplore-t-il encore.

C’est pourquoi ces associations environnementales se sont penchées vers d’autres solutions. « On a élaboré un projet qui a déjà été soumis à la préfecture », confie Jean-Bernard Galvès. Il détaille : « Il s’agit d’un effaroucheur acoustique de requins, car il n’est pas nécessaire de tuer les requins pour les faire fuir, le bouledogue est notamment très facile à effrayer. Ce système propose de simuler une intense occupation de la colonne d’eau et d’envoyer au requin un maximum de vibrations non-attractives pour simuler la nage d’un prédateur vers lui. »

Pour ces défenseurs de l’environnement, ce projet constitue une alternative crédible aux programmes de régulation, et ils entendent bien le défendre. « Il est temps de retrouver le débat et que certains comprennent qu’on n’est plus à l’époque des nervis ! Pendant des années, nous n’avons pas eu d’autre choix que de déplacer le combat au niveau national ou international, mais désormais nous allons réintégrer le CO4R et participer aux prises de décisions », conclut Jean-Bernard Galvès.

Les débats risquent en tout cas d’être animés lors des prochaines réunions du comité…

* Les dix associations signataires : Sea Shepherd, Vie Océane, Longitude 181, la fondation Brigitte Bardot, l’association de sauvegarde de l’Etang-Salé, l’ASPAS, Apnée Réunion Loisirs, Vagues, Requins Intégration Réunion, Tendua.