Requins et raies de France métropolitaine menacés par une pêche non durable

D’après les nouveaux résultats de la Liste rouge des espèces menacées en France, au moins 11 espèces de requins et de raies sont menacées dans les eaux de France métropolitaine. Les analyses ont été conduites par le Comité français de l’UICN et  le Muséum national d’Histoire naturelle, avec la contribution d’un panel de spécialistes. Elles ont porté sur l’ensemble des poissons dits cartilagineux, comprenant les requins, les raies et les chimères.
 
©M. Dupuis – roussettes – produits de la pêche.
L’impact de la pêche est la principale cause du déclin de ces espèces. L’exploitation des requins et des raies s’est fortement développée dans les années 80, en réponse à l’épuisement des stocks de poissons ”conventionnels“ et à l’augmentation de la demande. La pêche industrielle s’est alors intéressée à de nouvelles ressources, toujours plus au large et plus profondes, et à de nouvelles espèces, dont les requins. Dans ce contexte, la France figure au rang des grands pays pêcheurs de requins et de raies, dont la chair blanche et sans arrêtes est désormais couramment trouvée sur les étals et dans la restauration collective.
Or, ces poissons présentent généralement une croissance lente et une faible fécondité, en particulier les espèces des grands fonds, ce qui les rend particulièrement vulnérables à la surpêche. Le Squale-chagrin de l’Atlantique a ainsi vu sa population s’effondrer en seulement 12 ans d’exploitation, jusqu’à ce que sa pêche s’arrête finalement d’elle-même, par manque de rentabilité. Vivant jusqu’à 4 000 m de fond, ce requin classé ”En danger“ était pêché pour sa chair, son cartilage et son huile de foie, utilisée dans des cosmétiques et des gélules de vitamines.Pour en savoir plus : http://www.uicn.fr/IMG/pdf/Dossier_presse_Liste_rouge_Requins_raies_et_chimeres_de_metropole.pdf

Ailes raies au marché ©Myriam Dupuis