La Réunion : il faut interdire la pêche de 35 espèces de raies et requins menacées de disparition.

Les ONG demandent au préfet de La Réunion d’interdire la pêche de 35 espèces de raies et requins menacés de disparition.

Communiqué de presse des associations du 21/01/2025

« Depuis 2015, deux arrêtés préfectoraux interdisent « la pêche, la conservation à bord, le transbordement, le débarquement, le stockage et la vente de tout ou partie » de cinq espèces de requins de récif : les arrêtés n°185 et 186 du 13 février 2015.*

Les associations Sea Shepherd France, VAGUES, Le Taille Vent, Longitude 181 et Vie Océane ont adressé au préfet de la Réunion le 21 janvier 2025 une requête visant à obtenir le même statut d’interdiction pour une liste de 35 espèces de requins et de raies que l’on trouve – trouvait – à La Réunion.

Près de 83% des espèces concernées de cette liste sont inscrites sur la Liste rouge des espèces menacées d’extinction, pourcentage qui passe à plus de 97% quand on y inclut les espèces « quasi-menacées » (en risque de devenir « menacées ») selon l’UICN.

Le préfet refusera bien évidemment. Nous attaquerons donc son refus devant le tribunal administratif. Et au cas où ledit tribunal irait dans le sens du préfet, nous ferons appel de sa décision devant la Cour d’Appel de Bordeaux. »

Résultats à attendre

Le communiqué de presse parle de lui-même : il faut s’attendre à un refus du préfet. Et encore des actions au tribunal. Saluons au passage l’implication du représentant des associations de protection de la nature, sa ténacité également.

Notre association TENDUA pour la sauvegarde de la biodiversité maintient, quant à elle, son engagement pour la protection des requins. Nous connaissons bien le sujet des requins de La Réunion. Depuis 2014, notre position nous a valu des menaces de mort, beaucoup d’insultes, d’injures, d’attaques de la part des pro-pêche.

Cela étant, nous maintenons notre position : la sécurisation des usagers par la pêche pratiquée à 500 mètres des plages de la côte ouest de l’île N’EST PAS LA solution. On « prélève » – ou plutôt on massacre – des requins sans considérer leurs rôles écologiques. Une pêche assassine qui prélève plus de prises accessoires que d’espèces ciblées (injustement pour le requin tigre). Les décisions politiques ne tiennent pas compte de la fragilité de ces espèces, ni même de l’avis de la majorité de la population réunionnaise qui considère que « les requins sont chez eux ! »

Une issue à terme ?

Alors cette lutte cessera-t-elle ? Probablement que non car il s’agit d’argent. De grosses sommes. Beaucoup plus grosses que les salaires faramineux des pseudo-experts du Centre de Sécurité Requin. Beaucoup plus grosses que tout ce qui est officiellement dépensé pour « sécuriser » et financer la pêche officielle. Cette crise requins » n’est que la petite partie immergée d’un gros iceberg … Mais ceci fera l’objet d’un autre post.

En attendant, soyez conscients du rôle essentiel des requins et des raies dans l’équilibre de nos océans. Pas sûr que l’on puisse encore profiter de la mer quand ces animaux auront disparu.

* : Arrêtés préfectoraux n°185 et 186 modifiant l’exercice de la pêche professionnelle à La Réunion : « (sic) La pêche, la conservation à bord, le transbordement, le débarquement, le stockage et la vente de tout ou partie des espèces de requins :
1) requin pointe blanche de récif (Carcharhinus albimarginatus), 2) requin dagsit ou gris de récif (Cacharhinus amblyrhynchos), 3) requin corail (Triaenodon obesus), 4) requin pointe noire de récif (Carcharhinus melanopterus), 5) requin nourrice fauve (Nebrius ferrugineus), sont strictement interdits. »