Fin 2012 : ouverture prévue d’un parc marin aux Iles Marshall (Pacifique)

Les présidents de Micronésie, de Palau et des Iles Marshall ont décidé en août 2011 d’interdire désormais la pêche au requin et d’ouvrir un sanctuaire fin 2012. Ils cherchent  à savoir comment faire évoluer les comportements pour faire respecter cet espace protégé.

Les pêcheurs vivant dans les endroits les plus reculés de l’archipel auront probablement du mal à respecter la nouvelle loi car la vente d’ailerons de requins est pour eux une question de survie. Cette pratique leur procure un faible revenu (mais dont ils peuvent difficilement se passer), en comparaison du prix de revente en Asie  : vendus 4 $/kg, les ailerons de requins sont revendus 140 $/kg en Asie pour atteindre parfois jusqu’à 100€ le bol de soupe…. Mais le plus difficile sera de contrôler les thoniers et autres palangriers et de mesurer la quantité de requins pêchés dans ces eaux où la surveillance est inexistante.

Le directeur de la Société de protection des Iles Marshall, Albon Ishoba, espère l’aide de l’Autorité des ressources marines de l’archipel et de ses équipes d’observateurs pour empêcher les thoniers et autres bateaux de pêche pour gros poissons de pêcher le requin en marge de leur activité. N’oublions pas que les bateaux de pêche à la palangre jettent quotidiennement des filets de pêche de plusieurs centaines de mètres de long sur lesquels sont accrochés plus de 3000 hameçons… Les spécialistes estiment que ce sont 4 000 000 d’hameçons que les bateaux de pêche mettent à l’eau chaque jour, soit plus d’1 milliard d’hameçons par an

La nouvelle loi devrait interdire tout équipement de pêche aux requins à bord des gros bateaux. Mais comment faire la différence entre les équipements pour pêcher les thons et celui pour pêcher les requins ?… Les hameçons de la taille d’une main d’homme sont les mêmes…

Quant aux communautés de pêcheurs, si elles ont traditionnellement respecté leur environnement et préservé l’écosystème marin dont elles vivent, et ce grâce à une connaissance du milieu et des animaux, elles doivent désormais comprendre que les faibles revenus issus de la vente des ailerons ne les entraînera à terme et plus rapidement encore que vers un appauvrissement de leur environnement et un appauvrissement économique encore plus grand. Espérons que les îles Marshall trouveront les moyens nécessaires pour la mise en oeuvre de ce projet de sanctuaire.