La Cop 18 pourra-t-elle protéger les requins mako ? / Can Cop 18 protect the mako sharks?

Croissance lente, maturité sexuelle tardive, faiblesse numérique des portées, très prisé des pêcheurs sportifs pour sa combativité et une chair d'excellente qualité rendent cette espèce très vulnérable à la surexploitation.
Croissance lente, maturité sexuelle tardive, faiblesse numérique des portées, très prisé des pêcheurs sportifs pour sa combativité et une chair d’excellente qualité rendent cette espèce très vulnérable à la surexploitation. / Slow growth, late sexual maturity, numerical weakness of litters, highly prized by anglers for its fighting spirit and excellent flesh quality make this species very vulnerable to overexploitation.

La 18ème Conférence des parties (COP18) de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) vient de se tenir du 17 au 28 août à Genève. Elle fixe les règles du commerce international de plus de 35.000 espèces de faune et de flore sauvages. Le cas de plusieurs espèces marines a été examiné ce dimanche.

The 18th Conference of the Parties (COP18) of the Convention on International Trade in Endangered Species of Wild Fauna and Flora (CITES) was held from 17 to 28 August in Geneva. It sets the rules of international trade for more than 35,000 species of wild fauna and flora. The case of several marine species was examined this Sunday.

Le requin mako – dénomination qui regroupe deux espèces : le requin taupe-bleu (Isurus oxyrinchus) et le petit requin taupe (Isurus paucus)- est considéré comme le requin le plus rapide au monde. Il vit en Atlantique, en Méditerranée, dans le Pacifique Nord et dans l’océan Indien. Chassé pour sa chair et ses ailerons, il est victime de la surpêche car il est ciblé par de puissantes flottes de pêche. De fait, il a pratiquement disparu en Méditerranée et sa population a fortement diminué ailleurs.

The mako shark – a name that includes two species: the shortfin mako shark (Isurus oxyrinchus) and the longfin mako shark (Isurus paucus)- is considered the world’s fastest shark. He lives in the Atlantic, the Mediterranean sea, the North Pacific and the Indian Ocean. Hunted for its flesh and fins, it is the victim of overfishing because it is targeted by powerful fishing fleets. In fact, it has practically disappeared in the Mediterranean and its population has decreased sharply elsewhere.

Ainsi, le Mexique a présenté une proposition pour inscrire le requin taupe-bleu et le petit requin taupe à l’annexe II de la CITES. La proposition a donné lieu à de vifs échanges avant d’être adoptée par 102 voix (et 40 voix contre), lors d’un vote à bulletin secret.

So far, Mexico has submitted a proposal to list the shortfin mako shark and the longfin mako shark in Appendix II of CITES. The proposal gave rise to lively exchanges before being adopted by 102 votes (40 against) in a secret ballot vote.

« La pêche est la principale menace à laquelle sont soumises ces requins », a relevé le délégué de l’Union européenne, qui soutenait cette mesure. « Des mesures de gestion beaucoup plus fortes sont nécessaires que des tentatives nationales pour réduire la surpêche », a-t-il argumenté.

« Fishing is the main threat to these sharks,’ said the EU delegate, who supported the measure. ‘ Much stronger management measures are needed than national attempts to reduce overfishing, » he argued.

Bien sûr, des pays comme le Japon et la Chine, opposés à cette inscription, ont fait valoir que les données scientifiques sont insuffisantes, qu’elles ne démontrent pas un déclin de l’espèce ou encore, que leur commerce est déjà géré par les organisations intergouvernementales de pêche. Des arguments très faibles.

Of course, countries such as Japan and China, that are opposed to this proposa. They have argued that the science is insufficient, that it does not show a decline in the species, or their trade is already managed by intergovernmental fisheries organizations. Very weak arguments.

Une première : raies et holothuries également protégées par la CITES / A Premiere: Rays and holothuries also to be protected by CITES

Les délégués représentant plus de 180 pays ont aussi voté pour le classement de la famille des raies guitares (Rhinobatidae) et les raies de la famille Rhinidae à l’annexe II, soit au total 18 espèces. Ce sont également trois espèces d’holothuries ou concombres de mer, couramment consommés en Asie, qui ont été inscrites, pour la première fois, à l’annexe II. Ces mesures doivent être mises en oeuvre dans un délai de 18 mois, selon les règles de la CITES (alors que le délai de mise en oeuvre est de 12 mois pour les espèces terrestres).

Delegates representing more than 180 countries also voted for the classification of the family of guitar Rays (Rhinobatidae) and the Rhinidae family rays in Appendix II, for a total of 18 species. Three species of Holothurians or Sea cucumbers, commonly consumed in Asia, were also included for the first time in Appendix II. These measures, if they are voted, must be implemented within 18 months, according to CITES rules (whereas the implementation period is 12 months for terrestrial species).

La protection des makos reste à confirmer / Makos’ protection to be confirmed

Ces votes devront être confirmés en séance plénière d’ici le 28 août, date de la clôture de la COP 18. Dans ce cas, le commerce international de ces espèces ne sera pas totalement interdit mais fera l’objet de permis d’exportation ou d’un certificat de réexportation à condition qu’il ne nuise pas à leur survie dans la nature. La CITES peut imposer des sanctions aux pays qui ne respectent pas ces règles…. Mais quels sont les véritables moyens de contrôle ?…et d’ailleurs, existent-il ? Pas si sûr… L’intention de préserver ces espèces indispensables à nos océans est bien là désormais, mais les moyens ne suivent pas, et le calendrier non plus.

These votes will have to be confirmed in plenary session on 28 August, the closing date for the COP 18. In this case, international trade in these species will not be totally prohibited but will be subject to export permits or re-export certificates provided that international trade does not affect their survival in the wild. CITES can impose sanctions on countries that do not comply with these rules…. But what are the real means of control?… and by the way, do they exist? Not so sure… The intention to preserve these species that are essential to our oceans is sensible now, but the means are not there, and timing is so short….

En mars 2019, une étude de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) avait révélé que 17 espèces de raies et requins sur les 58 dernièrement évaluées étaient classées à risque d’extinction, avec des craintes très fortes pour le requin mako et le petit requin-taupe.

In March 2019, a study led by the International Union for Conservation of Nature (IUCN) founded that 17 species of rays and sharks out of the 58 recently assessed were at risk of extinction, with very strong fears for the the shortfin mako shark and the longfin mako shark.