La Réunion : la crise requin, une arnaque institutionnelle?

Source : Centre sécurité requin – Programme de pêche de prévention déc. 2019
Le massacre des requins

On pourrait rappeler le nombre de requins cibles pêchés depuis 2013, sous le prétexte imbécile de sécurisation du littoral. Ce sont pratiquement 500 requins bouledogues et requins tigres, et un requin blanc qui ont été massacrés. Sans compter, les prises accessoires qui représentent 70% des captures. Cela fait….BEAUCOUP, BEAUCOUP TROP! Plus de 1000 animaux capturés « accidentellement ». La mortalité de ces captures accessoires dépasse les 50%. Et nous n’évoquons là que les chiffres officiels. Chiffres qui peuvent donc être majorés par les prises non officielles, soit d’au moins 50% (majoration « classique » des chiffres de pêche internationale).

Les pêcheurs surfeurs du dimanche

On pourrait souligner la bêtise incommensurable de certains pêcheurs, voire surfeurs (pas tous, mais bon…). Des gens bêtes et méchants, qui pêchent et massacrent la vie marine pour le plaisir de tuer et de faire joujou dans les vagues, sans avoir les tripes d’assumer leur passion avec le risque inhérent à ce type d’activité. Des couards en somme. Qui prennent plaisir à tuer les requins à la batte de base-ball. Car une fois pêché, le squale n’est pas mort. Il faut le fatiguer et souvent, le « finir » en le tapant sur la tête avec force, armé d’un bâton. Ou alors, on le découpe encore vivant, notamment les juvéniles.

Les Commerçants menacés

On pourrait évoquer les commerçants qui ne partagent pas le point de vue de cette minorité vociférante et lâche. Ils doivent pourtant se taire pour continuer à travailler. Pourquoi ? Ils sont menacés par ces petits caporaux de la vague, mal léchés et mal lunés, toujours la menace au bout des lèvres et préférant l’anonymat des profils multiples, ouverts sous différents pseudonymes, afin de poursuivre leurs persécutions mesquines et sadiques.

Les Défenseurs des requins

On pourrait se souvenir de ceux qui ont défendu et défendent encore l’environnement et qui sont contre cette pêche stupide et inefficace. Nous avons été – et sommes encore! – menacés, insultés ; nos sites piratés. Certains ont été obligés de déménager, de changer d’emploi, de changer leurs enfants d’école. Bien sûr, on a porté plainte : classement vertical… Toujours à cause de ces petits caporaux et autres malades devenus par la magie de nos systèmes « démocratiques » des « élus » du peuple !

L’arnaque institutionnelle

Et puis…. il y a le centre de sécurité requin depuis 2018. Un outil créé de toute pièce par l’ancienne équipe du Comité régional des pêches maritimes de la Réunion, aidée de certains fonctionnaires qui espéraient profiter d’un poste fait sur mesure. Une sorte de retraite dorée avant l’heure. Pas de chance : un scandale – vite étouffé par les médias complices – au sujet des rejets de la pêche en mer, et hop, une mutation ….Adieu, le job sur mesure ! Le premier projet prévoyait tout de même plus de 700000 euros de budget de fonctionnement pour 5 postes de travail sur 8 mois d’activité, hors location des locaux. Cela laissait la part belle aux salaires : plus de 100000 euros par an pour chacun, avec voiture de service ? On comprend l’engouement suscité.

Las! Qu’à cela ne tienne, d’autres en profitent! On pourrait passer en revue tous les manquements du centre de sécurité requin qui n’accepte que les associations pro-pêche. Nous avions essayé d’en faire partie : refus catégorique des décideurs. Donc une structure faite d’élus, d’associations très orientées – et bénéficiant des largesses financières des contribuables français -, et quelques fonctionnaires. Des scientifiques ? Non, pas la peine. Cette structure a trouvé le moyen de fonctionner de façon encore plus opaque que les précédentes. On ne sait pas qui est qui. Ni qui fait quoi. Ni combien cela a coûté, coûte et coûtera encore.

… de calibre international!

En revanche, on fait étalage des « partenariats internationaux  » dont la plupart n’existe pas. Un partenariat, c’est plus que simplement mettre en ligne un site internet et un logo des soi-disants partenaires. Il y a eu des contacts avec le Natal Shark Board d’Afrique du Sud, mais rien qui ne ressemble à un contrat de partenariat. Il suffit de cliquer sur les liens et vous serez surpris du vide sidéral de ces « partenariats » imaginaires. Ces liens tentent sans doute de fournir un alibi pour cacher la réalité : zéro programme scientifique, juste de l’abattage d’espèces marines et de la distribution d’argent public.

On pourrait espérer au moins que le site soit à jour. Pas de chance : la dernière actualité date de décembre 2019, modifiée en février 2020, il y a 8 mois. Un article en juillet 2020 après un voyage réalisé en 2019 en Nouvelle-Calédonie pour tester les équipements anti-requins pour surfeurs. Le comble puisqu‘il paraît que les côtés réunionnaises sont infestées ! Pourquoi aller si loin ?! On ne sait pas qui a profité du voyage, ni le coût de cette balade. Quant aux prélèvements de requins, il faut fouiller le site pour trouver les rapports trimestriels avec des observateurs soi-disants indépendants … On se moque de qui ? du public ? de nous ?

Finalement, on pourrait croire que la pêche s’est arrêtée … Que nenni ! Pas de confinement pour les pêcheurs. Et puis, maintenant, la pêche se fera de jour comme de nuit, y compris dans la réserve marine. 24h/24, 7j/7. Et tout cela pour rien : la pêche ne réduit pas le risque de présence des requins, puisqu’on les attire avec des appâts pour les pêcher.

Le vrai scandale

Gabegie financière, catastrophe écologique, absence totale de déontologie, mensonges éhontés, inefficacité crasse … A ce train-là, il y aura encore des victimes puisqu’on ne cesse d’appâter, de préférence au plus près des sites balnéaires de la côte ouest. La ministre de la transition écologique, Madame Pompili, est au courant du dossier. Il est peu probable que le préfet prenne un jour la responsabilité de ré-autoriser la baignade : le risque zéro n’existe pas. Donc La Réunion va continuer de tuer la vie marine pour rien, pour des petits caporaux surfeurs surveillés par des équipes de vigies en scooters des mers achetés par nos impôts. C’est comme ça qu’on achète la paix sociale, malgré une majorité de Réunionnais qui sont contre ce massacre institutionnalisé. Le vrai scandale, c’est tout cela et c’est ne pas écouter ce que souhaite la majorité. Comme on devrait le faire en démocratie.